Tendez l'oreille...

jeudi 20 octobre 2011

Back to basics


Bonjour bonjour!

Du nouveau cette semaine puisque je viens de terminer La nuit des temps de Barjavel et que je suis allée voir un film qui fait pas mal de bruit en ce moment...non ce n'est pas Polisse mais The Artist! Et vu que les 2 ont été de très agréables moments pour moi, je me suis dit que ça serait bête de garder tout ça pour moi ^_^

La nuit des temps - René Barjavel - Pocket

J'ai repêché ce bouquin du fin fond de la bibliothèque scolaire de l'un de mes frères en me disant qu'un petit classique ne me ferait pas de mal, et quelle bonne idée! Si seulement tous les bouquins qu'on m'avait fait étudier au collège/lycée avaient été aussi bons...

La nuit des temps est un roman d'anticipation et de science-fiction qui peut plaire au plus grand nombre, même à ceux qui y sont allergiques d'habitude! Déjà, parce que c'est très bien écrit, et ce n'est pas toujours le cas, ensuite parce que c'est bourré de suspense (chaque fin de chapitre nous laisse avide de connaître la suite), et puis parce que c'est beau, ça fait réfléchir sur le genre humain, et en plus il y a une magnifique histoire d'amour tragique...Vous allez me dire que tout ça c'est du déjà-vu, du réchauffé à la Hollywood? Disons plutôt que pas mal de gens ont dû pomper sur lui vu que le roman a été écrit en 1968! Certes, l'histoire à quelques relents de Roméo et Juliette (je ne vous dit pas en quoi, sinon ça serait spoiler), mais bon, qui n'a jamais pompé sur du Shakespeare hein?
Bref, c'est chouette, et c'est l'un des rares romans de science-fiction français à avoir été autant salué par la critique et apprécié du public (certes, ce n'est pas toujours une garantie de qualité, mais en l’occurrence sur ce coup là ils ne s'y sont pas trompés), et donc je ne peux que vous encourager à vous y plonger si ça n'a pas déjà été fait pendant votre scolarité!


The Artist - Michel Hazanavicius

On retrouve le tandem Jean Dujardin - Bérénice Béjo qui marchait plutôt bien dans OSS 117, mais dans un style complètement différent, et le résultat est encore plus réussi!
The artist est un peu l'ovni des salles obscures en ce moment, à l'heure où Avatar et ses effets spéciaux fracassants ont conquis le monde entier, car The Artist est un film...muet ET en noir et blanc! Un petit goût de nostalgie pas désagréable (bien que j'avoue n'avoir pas connu cette époque....) flotte dans la salle pendant la projection du film et n'est sans doute pas étranger au succès du film.

Les premières minutes sont un peu étranges, on est presque mal à l'aise devant l'absence de couleur et surtout de paroles! Le metteur en scène a d'ailleurs très bien joué la dessus car il nous fait une petite blague dans l'une des premières scènes, on se sent plus à l'aise après celle-ci! (l'attente des applaudissements derrière le rideau, pour ceux qui ont vu le film). On se sent un peu désemparé aussi, mais heureusement ce sentiment ne dure par, car le sourire canaille de Jean Dujardin et celui vraiment charmant de Bérénice Béjo nous font très vite oublier l'absence de leurs voix.

Les acteurs irradient (carrément!) dans leurs rôles, expressifs, drôles et émouvants, et n'ont aucun mal à transmettre des émotions au spectateur malgré l'absence de paroles. On remarque d'ailleurs grâce à ce film que le silence peut rendre une scène bien plus émouvante qu'une musique ou qu'un dialogue...A ce propos, je pense qu'on ne peux apprécier pleinement ce film qu'en le regardant dans une salle vraiment silencieuse...autant dire que si vous allez le voir à la séance de 21h un vendredi soir, les plus beaux moments seront sûrement gâchés par quelqu'un en train de mâchouiller son pop-corn, et ça serait trop dommage! Donc si vous avez la chance de pouvoir y aller à une séance déserte (pour ma part c'était lundi matin à 11h...on était 6 dans la salle de 200 places, un régal!), faites-le, vous profiterez vraiment du film!

Tout est bon dans le film, les clins d'oeil à l'époque (les années 30), l'authenticité, le concept, les acteurs, le duo Dujardin et son fidèle petit chien, la lumière, les lieux...bref, c'est un régal, mais à savourer de préférence en petit comité pour ne pas être gâché!



mardi 11 octobre 2011

Not another road movie


Hier je suis descendue de ma montagne pour une petite sortie ciné qui m'a complètement soufflée!
Depuis le temps qu'on nous en parlait, le nouveau film évènement avec Ryan-beau gosse-Gossling en conducteur de voiture pour méchants gangsters, je me suis laissée tenter!
D'abord pour que les choses soient plus claires, voici la bande annonce:



Voilà.

Donc après cette bande annonce, l'image que vous avez de ce film est forcément la suivante:
Un film de gangsters avec un beau gosse qui conduit vite, beaucoup d'action, de la violence et bien sûr, une histoire d'amour bien mielleuse par dessus pour finir le tout. Une sorte de Fast and Furious moins bling bling quoi!

Et bien que nenni!

Une bande annonce un peu mensongère pour ramener plus de public, puisqu'en réalité, ce film est beaucoup plus que ça, et déplaira sûrement au public venu là pour voir un thriller à fond les ballons! (oui je sais, cette expression n'est plus utilisée depuis 1953 et des poussières, mais je milite pour la sauvegarde des expressions poussiéreuses)

Laissez moi vous parler un peu plus de la bête, mais sans spoiler à l'intérieur, c'est promis!

Drive est un film à l'ambiance extrêmement soignée, et surtout beaucoup plus lent que ce que laisse présager la bande annonce. Mais lent ne veut pas dire ennuyeux! Les musiques planantes un peu électro mettent vraiment en valeur les scènes de "route", pas de passages de vitesse saccadés pendant les scènes de poursuites, la mise en scène est vraiment intéressante (et a d'ailleurs été récompensée à Cannes) et fourmille de petits détails symboliques très bien vus.

Les acteurs sont vraiment excellents, Ryan Gossling montre qu'il en a dans le slip et dans la tête en jouant ce rôle pas facile, et en s'en sortant haut la main! Son personnage est très peu bavard et très secret, tout est dans ses regards et ses silences. Carey Mulligan est touchante et juste. On retrouve même Brian Cranston, l'acteur qui joue le père de Malcolm dans la série du même nom, et qui nous surprend dans un rôle complètement différent.

Le tout baigne dans une magnifique lumière automnale qui apporte un côté doux à ce film autrement assez violent. Certaines scènes sont dures à regarder mais filmées avec intelligence et subtilité. Le réalisateur a vraiment beaucoup travaillé sur les lumières du film, la musique colle parfaitement...bref, c'est beau, on prend vraiment plaisir à le regarder et à se couler dans cette ambiance vraiment particulière.

Sur ce, je vous laisse avec quelques extraits de la B.O pour mieux comprendre de quoi je parle ou pour vous ré-immerger dans l'ambiance Drive...


vendredi 7 octobre 2011

Mortel Campus


Bonjour à tous!

Je sais, mon débroussaillage de la rentrée littéraire tarde un peu, mais c'est parce que je lisais un super roman de la rentrée! Et oui, voilà, je suis toute pardonnée n'est-ce pas?

Ce super roman en question c'est Les revenants, de Laura Kasischke, édité chez Christian Bourgois (22€). J'avais lu quelques semaines en arrière La couronne verte de cette même auteur, et j'avais déjà été captivée par l'intrigue et marquée par son style d'écriture.

Une fois de plus, Laura Kasischke écorche la société américaine, ses traditions et sa façade parfaite. Le livre est certes un pavé (presque 600 pages), mais dès la 20ème page on se trouve happé par l'histoire et le puzzle plein de mystère qu'elle a construit pour nous.
Puzzle, c'est le mot, puisque chaque chapitre s'imbrique dans un subtil va et vient chronologique alternant les points de vue des 5 ou 6 personnages principaux, parfois liés par le noeud de l'intrigue sans même se connaître.

L'histoire se passe sur un campus américain qui cultive l'excellence comme tant d'autres. Craig vit une belle histoire d'amour avec la parfaite et virginale Nicole. La vie de celle-ci est étroitement liée à celle de sa sororité (société étudiante très répandue aux usa) dont elle suit les règles et les rituels avec ferveur, au grand agacement de son petit ami. Lorsque Nicole meurt, atrocement mutilée dans un accident de voiture, le campus entier dirige toute sa haine contre Craig, qui a survécu et qui était au volant. Lui ne se souvient de rien mais pourtant une témoin affirme avoir été sur les lieu de l'accident juste après que celui-ci ai eu lieu et avoir constaté que Nicole n'était que très peu blessée, et consciente... Peu après le retour de Craig sur le campus, celui-ci se met à l'apercevoir au gré des rues, et il n'est pas le seul: son ami Perry est persuadé de la reconnaître sur une photo prise lors de la cérémonie d'hommage organisée pour son propre enterrement! Se pourrait-il que Nicole soit revenue d'entre les morts, ou s'agit-il seulement d'hallucinations provoquées par le chagrin et la perte d'un être cher?

Le résultat est mystérieux, sur le fil du rasoir entre rationnel et surnaturel, c'est drôlement bien ficelé, et finit en beauté par une montée en puissance haletante! Comme elle sait si bien le faire, Laura Kasischke prend un malin plaisir à nous égarer dans des impasses et à dévoiler la dérangeante vérité au dernier moment. Les 100 dernières pages m'ont vraiment accrochées, je n'étais plus là pour personne, agrippée à mon bouquin...une vraie réussite!

Pour autant, ne vous attendez pas non plus à lire un thriller même si à première vue ça pourrait y ressembler. L'auteur fait monter la pression en finesse, travaille l'ambiance et la mentalité des personnages, pour un résultat vraiment scotchant, on en redemande!